(8)  "Ce projet pédagogique centré sur l'élève permet d'adapter l'enseignement à la population scolaire concernée.
 Pour l'équipe pédagogique cela signifie :
   .procéder à des choix,
   .définir une hiérarchie des besoins (donc se fixer des priorités),
   .évaluer son Projet (car seule la réalisation, ou non, des objectifs commandera les modifications jugées nécessaires)."
In: (voir note 3.)

(9)  Pour la méthode fragmentaire, nous nous inspirons principalement des thèses développées par Karl R. Popper dans son livre : "Misère de l'historicisme". Edition: Agora, Presses Pocket, 1988 (on pourra également se référer à : "La société ouverte et ses ennemis". Tome 1 et 2. Edition: Seuil. Paris 1979) :
Chapitre 3, section 21: "Technique fragmentaire  ou technique utopique ?" :  page 85-86 : "…L'ingénieur qui procède de manière fragmentaire…ne croit pas à la méthode qui consiste à reconcevoir globalement un plan. Quelles que soient ses fins, il s'efforce de les réaliser par des ajustements et des réajustements limités, qui peuvent être continuellement améliorés". "…L'ingénieur qui procède fragmentairement sait, comme Socrate, combien peut il sait. Il sait que seules nos erreurs nous instruisent. Par conséquent, il fera son chemin pas à pas, en comparant soigneusement les résultats attendus et les résultats obtenus, et toujours à l'affût des conséquences nous voulues des réformes d'une complexité et d'une envergure telles qu'il lui serait impossible de débrouiller les causes et les effets, et de savoir ce qu'il est effectivement en train de faire".
Le lecteur pourra encore se référer aux pages suivantes de ce livre ("Misère de l'historicisme"), notamment jusqu'à la page 90, pour prendre connaissance des thèses de Popper (qui me paraissent indiscutables) sur l'opposition entre : la méthode globale de planification, qualifiée par lui d'utopique et la méthode fragmentaire.

(10)  …sans pour autant permettre l'édification de théories générales d'action didactique valables pour l'avenir, puisque même un nombre de cas innombrables confirmant la théorie ne sauraient la justifier de manière définitive. Par ailleurs, même en considérant que nous émettions une estimation que cette théorie est fortement probable (disons dans 99,9% des cas), nous ne pourrions omettre le fait incontestable que ce sont 99,9% des cas observés dans le passé, et que rapportés à l'infinité des cas non encore observés dans le futur, cette probabilité est mathématiquement nulle. La probabilité n'est donc un critère de choix parmi des théories concurrentes que dans la mesure où elle permet de supposer une régularité, puis d'en déduire la formulation d'une théorie générale qui pourra être soumise à des tests visant à la mettre à l'épreuve, c'est à dire à la réfuter. Et ce n'est que si cette théorie peut survivre (provisoirement) même aux tests les plus sévères que nous ayons imaginés, que nous seront peut être tentés de lui accorder un champ d'application plus ou moins étendu. Finalement, le critère de choix d'une théorie, ne peut pas reposer sur le fait qu'une théorie s'affirme meilleure qu'une autre parce qu'elle est plus probable ou prétendument  vérifiée, mais parce qu'elle a mieux résisté qu'une théorie concurrente à des tests sévères, c'est-à-dire qu'elle est mieux corroborée. Le problème est alors pour nous de savoir s'il existe en didactique de l'E.P.S., des théories générales, dont le degré de corroboration par des tests intersubjectifs est suffisamment élevé (et qui permettent d'anticiper suffisamment les problèmes concrets du terrain) ou s'il n'existe pas, ou ne peut pas exister (pour des raisons d'ordre logiques et épistémologiques en rapport à l'E.P.S. elle-même et à la recherche en didactique de l'E.P.S.) de telles théories qui seraient en mesure de bâtir une identité de l'E.P.S. qui ne soit plus autant sujette à l'"air du temps" soufflé par quelques hauts personnages.
Pour des connaissances plus approfondies du problème de la probabilité comme critère de choix entre différentes théories (mais aussi comme critère de démarcation entre énoncés scientifiques et pseudo scientifiques), nous nous référons principalement à :
Karl R. Popper . "La logique de la découverte scientifique".  Edition : Payot, 1973., chapitre 8. Et chapitre 1 pour le problème de la démarcation.
Pour une critique de l'induction (démarche qui consiste à croire que l'on peut inférer des théories générales à partir de l'observation pure des faits, ou que le progrès de la connaissance passe d'abord par l'observation pour aller vers les théories) voir : Karl R. Popper. "La connaissance objective". Edition: Aubier, 1991:
Chapitre 1 : "la connaissance conjecturale : ma solution du problème de l'induction".
Chapitre 2: "Les deux visages du sens commun: une argumentation en faveur du réalisme du sens commun et contre la théorie de la connaissance du sens commun".
Section 12: "La théorie erronée de la connaissance selon le sens commun", page : 119.
Section 18: "Toute connaissance, y compris nos observations, est imprégnée de théorie", page 133.
Chapitre 3: "Une épistémologie sans sujet connaissant".
Section 8: "La logique et la biologie de la découverte", pages 231-232.
Ou encore : Karl R. Popper. "Conjectures et réfutations". Edition: Payot, 1985. Introduction: "Des sources de la connaissance et de l'ignorance ".
Pour le problème des rapports entre science et E.P.S. que nous évoquons, voir par exemple Sous la direction de Pierre Arnaud et Gérard Broyer. In: "Psychopédagogie des A.P.S.". Edition: Privat. Toulouse, janvier 1986. Chapitre 1 : "le corps et l'éducation". Pages 17 à 43 : les articles de Georges Vigarello et Pierre Parlebas.

(11)  Pour les concepts de "contenu empirique", "contenu logique", "improbabilité logique", se référer  à : Karl R. Popper. "La connaissance objective". Chapitre 2, section 7, page 103. Ou: "La logique de la découverte scientifique". Du même auteur, chapitre 6, section 35, page 120. Pour l'improbabilité logique, se référer à: "Conjectures et réfutations", du même auteur, chapitre 10: "Vérité, rationalité et progrès de la connaissance scientifique", page 325, et: "Les deux problèmes fondamentaux de la théorie de la connaissance", éd.: Hermann, 1999, chapitre 6, section 15, pages 161 à 168.

(12) Didier Delignières et Christine Garsault. In: revue E.P.S. n°280 - NOVEMBRE-DECEMBRE 1999. "Connaissances et compétences en E.P.S." Page: 47.

(13) Il faut souligner qu'en Europe, en particulier, et surtout au cours du XX°; siècle, on  observe globalement une diminution de l'accroissement démographique, et ce compte tenu du choc des deux guerres mondiales. Mais ceci ne réfute absolument pas notre argument.

(14) Nous considérons, bien entendu, que "vivre en société", ne suppose pas seulement le fait de consommer, mais concerne toutes les activités (scientifiques, technologiques, psychologiques, sociologiques, biologiques, etc.) nécessaires à la vie des individus au sein d'une société.

(15)  La corroboration : "Par degré de corroboration d'une théorie, j'entends un bilan d'évaluation concis de l'état (à un certain instant t) de la discussion critique d'une théorie ; il porte sur la manière dont la théorie résout les problèmes dont elle traite, son degré de testabilité, la rigueur des tests qu'elle a subis, et la manière dont elle les a supportés. La corroboration (ou le degré de corroboration) est donc un bilan d'évaluation de ses résultats passés. Comme la préférence, elle est de nature comparative : en général, on peut seulement dire que la théorie A à un degré de corroboration plus élevé (ou plus faible) que la théorie  concurrente B, à la lumière de la discussion critique, tests compris, jusqu'à l'instant t." Karl R. Popper. In: "La connaissance objective". Edition: Aubier, 1991. Chapitre 1, page 61.
Egalement, au sujet de la corroboration : "Or le degré de corroboration d'une théorie ne peut certes pas être établi par un simple dénombrement des cas corroborant la théorie, …le degré de corroboration se trouve moins déterminé par le nombre de cas corroborant l'hypothèse en question que par la sévérité des divers tests auxquels elle peut être, et a été soumise". Karl R. Popper. In: "La logique de la découverte scientifique". Edition: Payot, 1973. Chapitre 10, section 82, page 272.

(16)  "…Or, changer l'interprétation des mots, c'est changer de proposition donc admettre implicitement que la proposition que l'on modifie a bel et bien été falsifiée". In: ouvrage collectif. "Karl Popper et la science d'aujourd'hui", colloque de Cerisy. Edition: Aubier, 1989. Chapitre 3: "Confrontations et parallèles". E. Zahar. "La controverse Lakatos-Popper", page 173. (réfutée est en fait synonyme de falsifiée, dans la terminologie épistémologique).

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