"La psychanalyse est une passion non une science. Il lui manque la fermeté de l'investigateur. En fait, c'est précisément ce défaut qui singularise le psychanalyste. Il aime et déteste son patient; il envie sa liberté et son pouvoir, et son affaire est de ramener ses forces au niveau de sa propre faiblesse. Elle affirme que l'artiste sublime un défaut parce qu'il se sent incapable. La psychanalyse est, en réalité, un acte de revanche par lequel l'infériorité du psychanalyste est transformée en supériorité. Le patient tend naturellement à se soumettre au médecin. C'est pourquoi, aujourd'hui, n'importe quel idiot veut traiter son génie. Peu importe comment le médecin s'efforce d'expliquer le génie, tout ce qu'il arrive à faire est de montrer qu'il en est dépourvu." (Karl Kraus).
Cher internaute, avant d'aller plus loin, nous vous informons que l'essentiel de nos arguments ci-après se basent sur le livre de Jacques Van Rillaer intitulé : "les illusions de la psychanalyse", ou au moins le chapitre consacré à "l'argument des résistances". (Édition : Pierre Mardaga). Voilà bien un livre "qu'on peut lire" au sujet de la psychanalyse...
L'objet de cette page (qui sera pour l'occasion une réponse à un internaute psychanalyste) est de parler, une fois encore d'une attitude caractéristique des psychanalystes (ou du moins certains d'entre eux), une attitude tout à fait "symptomatique"...Résultat d'une forme bien connue de "résistance" : le refus de la critique et d'admettre les arguments anti-psychanalyse les plus efficaces, ceux-là mêmes que les psychanalystes considèrent évidemment comme pathogènes et témoins d'un refoulement spécifique. Je précise que j'ai déjà développé des arguments que l'on peut consulter, sur ce site, aux liens suivants : "Adieu la psychanalyse", "Et pourtant, ça marche...!", "Bas les masques...", "Termes universels et le terme d'inconscient dans la psychanalyse.".Si vous êtes contre la psychanalyse c'est la preuve d'une "résistance", c'est-à-dire le refus ou l'incapacité de prendre conscience d'un "matériel pathogène" qui est en vous...Vous êtes donc "malade"...Et la seule solution pour vous d'être à nouveau reconnu comme un individu "normal" à part entière et plus comme un vulgaire "symptôme" par les psychanalystes c'est d'admettre que vous "résistez", et aussi de reconnaître l'existence de votre inconscient. Vous voilà donc piégé...Inutile de "résister", d'ailleurs votre énervement, le fait que vous perdez votre sang-froid si vous réagissez négativement lorsque l'on vous traite de "symptôme", tout cela confirmera de toute façon, et "que vous le voulez ou non" de manière "scientifique", la réalité de vos symptômes et de votre inconscient. Cela me fait un peu penser à ce qu'évrivait encore Karl Kraus : "les aliénés sont toujours reconnus par les psychiatres au fait qu'après l'internement ils montrent un comportement agité." Vous voyez : tout est mis en oeuvre par les psychanalystes pour que vous donniez, de vous-mêmes, les confirmations que réclament leurs théories (1). La psychanalyse ne fait pas offrande de sa "substance spirituelle" à son patient, (à part la camisole de mots dans laquelle elle séquestre ses victimes, elle est vide de toute substance) c'est le contraire : elle demande à ce dernier de déposer à ses pieds, comme un sacrifice, les constituants de cette substance, et pousse le culot jusqu'à une situation quasi tragi-comique où elle se targue de lui dire : "Tu vois ? Je te l'avais prédit que tu me les donnerais !" (Bien qu'en réalité il ne s'agit jamais de prédictions, mais toujours de rétrodictions (2) de ses "résultats"). Elle demande à tout un chacun de se soumettre à la règle de l'inconscient, sinon c'est l'infantilisation, la négation de votre personne."Après avoir découvert le sens d'une action, il faut faire admettre ce sens à ce patient. C'est ce que Freud prétend faire. Il n'en est rien, ce que le psychanalyste veut ce sont des aveux, obtenus par quelqu'un qui sait, avant toute enquête, ce qui doit être, auprès de quelqu'un qui refuse d'amettre ce que l'autre veut qui soit. Comme nous le savons cette résistance devient la preuve d'un refoulement. On est exactement dans les procès bolchéviques. Il faut persuader l'autre d'admettre une vérité dans l'intérêt du système dont il fait partie grâce au transfert. Tout le sens de la technique est là."
Lorsque vous entamez une discussion (avec l'illusion qu'elle sera honnête et fructueuse) avec un psychanalyste dont l'objet est la critique épistémologique de, par exemple, la théorie de l'inconscient, le psy, sentant que vos arguments sont susceptibles de mettre très largement à mal les élucubrations freudiennes...ne répond pas sur le terrain où vous l'attendez (bien sûr), celui de l'épistémologie, mais débute une stratégie (psy) de réponse, par la fameuse question : "avez-vous réfléchi d'où vous vient cette idée de critique de l'inconscient ?" (Réponse finalement attendue par lui : de votre inconscient...ou de tout autre cause confirmant des raisons psychanalytiques, de vos "pulsions" à critiquer la psychanalyse. Vous confirmez, sans le savoir, sans en avoir conscience, le bien fondé de la psychanalyse, même en lui opposant les arguments les plus efficaces.) Autre stratégie : il n'a rien écouté, ou d'une "écoute flottante", il a focalisé son attention sur les émotions, (procédé particulièrement humiliant et infantilisant, comme si vos arguments n'avaient aucune valeur, ou qu'une valeur infantile) à ce qui s'est dégagé émotionnellement de votre façon de parler, et tente de détourner le problème en vous disant, toujours de manière bienveillante, voire infantilisante : "...vous êtes très passionné lorsque vous en parlez", ou encore: "vous voyez que vous avez des émotions". Reprenant les thèses de Karl Bülher, Karl Popper soutient les arguments suivants : le langage a, au moins, 4 fonctions :
"1) La fonction expressive, ou le langage considéré comme symptomatique de l'état de l'organisme ;
2) la fonction d'appel, ou le langage considéré sous l'angle de sa capacité de stimuler des réponses dans d'autres organismes ;
3) la fonction descriptive, ou le langage considéré comme décrivant des états de fait (qu'ils existent ou non) ;
4) la fonction argumentative, ou le langage considéré comme moyen pour la critique rationnelle (plutôt que pour la simple affirmation et contre-affirmation). (...) la fonction argumentative, de même, n'est pas réductible aux deux fonctions inférieures - exprimer et appeler -, bien que tous nos arguments expriment et appellent. Ainsi, par exemple, la validité d'un argument ne peut pas être réduite à sa force de persuasion (ce serait la réduire à un appel efficace) un argument valide peut ne pas convaincre qui que ce soit, tout comme des arguments invalides ont pu convaincre de nombreuses personnes, et pendant de longs siècles. Ainsi, la description et l'argumentation ne sont pas seulement des expressions et des appels. Une théorie déterministe du langage exprimée en termes de lois naturelles ne peut pourtant expliquer que ces deux fonctions inférieures : il lui faut concevoir tout langage comme symptomatique, et toute réponse comme la réponse à un appel. Il en va de même pour toute théorie qui a recours aux machines. Une machine à calculer réagi à des appels reçus ; et les réponses qu'elle calcule sont autant d'expressions, ou de symptômes, de ces états internes. Et, du point de vue du déterminisme "scientifique", elles ne peuvent être rien d'autre. La différence entre une machine qui ferait usage d'une méthode de calcul ou d'un argument valides et une autre qui ferait usage d'une méthode invalide est située au-delà de la portée de toute théorie qui se restreint à l'approche causale du déterminisme "scientifique". C'est ainsi que le déterminisme « scientifique » se voit obligé soit d'ignorer la différence entre les fonctions "supérieures" et les fonctions "inférieures", soit d'affirmer la réductibilité de celle-là à celle-ci. Mais l'une et l'autre de ses manières de procéder sont inacceptables, et tout particulièrement parce qu'elles sont forcées d'exclure tant la fonction que la structure de l'argumentation. " (In : Karl R. Popper, "L'univers irrésolu, plaidoyer pour l'indéterminisme". Edition : Hermann. Paris, 1984. Pages 70, 71).
Comme on l'aura compris, a partir du moment où Sigmund Freud postule un déterminisme psychique absolu, il ne peut admettre qu'il y ait le moindre espace de non-sens psychique (comme le fait remarquer Jacques Bouveresse). Tout doit pouvoir être interprété (quand ce mot n'est pas volontairement confondu avec "expliqué") grâce à la théorie de l'inconscient et du refoulement inconscient. La théorie de Freud n'accepte donc aucun espace de "non-savoir" pour ce qui concerne (entre autre) le psychisme humain ! Evidemment, les psychanalystes pensent qu'il est possible de se "connaître soi-même" grâce à l'analyse, et d'avoir, in fine, une connaissance de son inconscient. Mais comme le démontre de manière dévastatrice Karl Popper dans le livre cité plus haut, je cite : "Connais-toi toi-même - c'est-à-dire connaissez vos limites - est un idéal (...) logiquement irréalisable. Puisque nous sommes des calculateurs, nous ne pouvons nous connaître pleinement, pas même toutes nos limitations, du moins, pas celles de notre savoir." Popper, page 89.
Ainsi, comme le suggère Popper, que nous utilisons ici, on peut arguer du fait que le psychanalyste, "armé" de son déterminisme, va utiliser massivement l'argument conceptuel du "symptôme", qui n'est, par définition, que la manifestation d'une pathologie toujours décrite à la lumière de la théorie permettant de le relever, et donc qui ne peut être, d'emblée, la preuve formelle de la pathologie puisqu'il n'y a que la méthode expérimentale qui permette de corroborer que certains symptômes que l'on relèvent chez un malade, sont bien associés à une pathologie spécifique, par rapport à d'autres symptômes "concurrents" comparativement testés ! Parce que la logique de la découverte scientifique exige qu'au moins deux théories concurrentes soient en présence pour faire émerger de la connaissance. On apprend rien sur les chenilles, en observant une seule et unique chenille (Popper). Et en paraphrasant Popper, nous pouvons donc dire que l'on ne peut rien apprendre sur la manifestation symptomatique d'une pathologie sans tenter de la comparer avec une autre possible, hypothétique et concurrente.
En somme, le déterminisme freudien, permet d'observer, de justifier, d'inventer, de nuancer à l'infini n'importe quel "symptôme" qui se rapporterait au psychisme, et de trouver des confirmations en nombre illimité et d'une infinie subtilité (conséquence logique de son déterminisme), dans tous les cas pathologiques étudiés, sans pour autant que toute cette symptomatologie puisse être testée intersubjectivement !
Par conséquent, les psychanalystes croient que ce qui fait l'immense force de leur doctrine c'est cette capacité à tout interpréter, à trouver des confirmations partout, (et à prétendument expliquer), sans jamais comprendre que c'est là que se trouve, au contraire, toute sa faiblesse, ensuite la preuve flagrante de sa non-scientificité, et enfin la nullité de son pouvoir d'explication.
Cette "méthodologie" rend la théorie freudienne, dans la plupart des cas, certaine (irréfutable), sinon hautement probable (courant très peu de risque d'être réfutée, grâce à l'emploi de certains stratagèmes). Or, comme le démontre Popper, plus le degré de corroboration d'une théorie s'accroît à la suite de tests intersubjectifs passés avec succès, plus son degré d'improbabillité logique s'accroît également, c'est-à-dire que la théorie a d'autant plus de chances d'être réfutée par l'expérience qu'elle revendique un pouvoir de prédiction élevé (dépendant de son degré de corroboration).Mais le psychanalyste croit que tout est réductible aux deux premières fonctions du langage dans un échange, voire à la seule première fonction. Les mots n'étant que des chewing-gum (Lacan), ce qui compte ce sont les émotions exprimées, et parmi elles, celles qui confirment les théories de la psychanalyse (celles qui ne les confirment pas à priori, finissent d'une manière ou d'une autre par être "récupérées" par le filet théorique freudien, filet aux mailles extensibles à volonté).
J'ai souvent constaté, que lors de ces prétendus échanges fructueux, le psy se croit supérieur, il vous traite de haut, il me fait penser à ces personnes, qui vous écoutent parler assises lourdement en prenant une pose empruntée, épanouie et décontractée à l'excès (comme s'ils étaient parvenus à une espèce de sérénité et de maturité archétypique avec leur potion), parlant sur un ton exagérément calme, et en vous regardant comme si pour eux vous étiez totalement prévisible, le tout agrémenté de ce fameux petit sourire fait de fausse bienveillance, de fausse chaleur humaine, de fausse patience, de vrai mépris, de vrai snobisme, d'authentique imposture...Quand ce sourire ne signifie pas tout bonnement qu'il se moque, avant même que vous en parliez , de tous vos arguments. "les patients c'est de la racaille" disait Sigmund. Votre super-interlocuteur assume sa super-théorie, laquelle autorise toutes les pirouettes. Il en assume donc aussi la langue de bois. Ne pétez pas un plomb, il aurait raison !
Le psy vous prend donc pour un imbécile. C'est pas grave. Il ne vous reste qu'à continuer de "résister" pour inverser les rôles afin qu'il comprenne que l'on est toujours l'imbécile de quelqu'un, et que l'honnêteté n'est pas forcément le symptôme d'une résistance.
Soyez donc heureux, souriez, vous faites désormais partie de la tribu.
La secte psy, où que vous soyez, vous lancera ses filets pour récupérer votre dignité et votre fierté d'homme libre sous sa chape théorique irréfutable, toute puissante, éternelle...Amen ! D'ailleurs il suffit d'écouter Dieu, en personne, parler :
"Toute la théorie psychanalytique est construite sur la perception de la résistance qu'oppose le patient lorsque nous essayons de lui rendre conscient son inconscient."
"Les hommes, dans leur ensemble, se comportent envers la psychanalyse comme l'individu névrosé."
"Ma situation a quelque chose d'effrayant car ce n'est pas une mince affaire que d'avoir toute l'humanité comme patient." (S. Freud) Freud s'est probablement cru investi d'un destin messianique ? (Comme l'hilarant Raël ?)
...Mais certains, parmi les proches de dieu, on osé "résister", voici ce qu'il lui ont répondu :
"J'aimerais vous rendre attentif au fait que votre technique de traiter vos élèves comme vos patients est une fausse manoeuvre. Vous produisez par là des fils-esclaves ou des gaillards insolents (Adler, Stekel, et toute la bande insolente qui s'étale à Vienne). Je suis assez objectif pour percer votre truc à jour. Vous montrez du doigt autour de vous tous les actes symptomatiques, par là vous rabaissez tout l'entourage au niveau du fils ou de la fille, qui avouent en rougissant l'existence de penchants fautifs. Entretemps vous restez toujours bien tout en haut comme le père (...) Voyez-vous, mon cher Professeur, aussi longtemps que vous opérez avec ce truc, mes actes symptomatiques ne m'importent pas du tout, car ils ne signifient absolument rien à côté de la poutre considérable qu'il y a dans l'oeil de mon frère Freud." (Jung).
S. Freud, in "Les illusions de la psychanalyse." Jacques Van Rillaer. Chapitre : "l'argument des résistances."Il n'y aurait donc pas âme qui vive (ou qui ait vécu, ou qui vivra...) qui puisse échapper à la définition que donne Freud de l'inconscient (n'oublions pas qu'il existe des définitions de l'inconscient inscrites dans des contextes authentiquement scientifiques. Et j'ajouterais que je ne nie absolument pas avoir un inconscient dont la définition serait donnée par quelque théorie, par exemple, neuroscientifique).
L'humanité toute entière (passée, présente, et future) doit être psychanalysée (sauf Freud lui-même ?), il n'y a strictement aucun moyen d'y échapper puisque si vous niez l'existence de votre inconscient (freudien) c'est que vous refoulez. Il ne reste plus qu'à répandre sur vous l'idée du symptôme. Quant à l'amalgame qui sera fait entre ces prétendues constatations "scientifiques" et le fait qui vous soyez fou ou malade mentalement, ne vous inquiétez pas, le sens commun s'en charge, les psychanalystes le savent bien, et du reste, ils comptent sur sa logique de bistrot pour l'aider à confirmer ses théories.
Mais une question cruciale peut encore être posée par ceux qui "résistent" et ne veulent pas se laisser piéger : Comment une telle théorie de l'inconscient qui ne peut être remise en question de quelque façon empirique que ce soit peut-elle avoir un contenu ? Autrement dit : Quelles sont les limites empiriques et testables de cette théorie qui, justement, permettraient d'en baliser le contenu ? Et pour formuler le problème de manière plus épistémologique : Quelle peut bien être la base empirique d'une théorie qui ne peut admettre aucune classe d'énoncés contradictoires ? Les réponses à ces questions se résument en une seule réponse : puisqu'aucun cas humain ne peut échapper à la définition de l'inconscient que donne Freud, cette théorie n'a donc pas de limite, par conséquent, elle n'a pas non plus de contenu empirique qui puisse être balisable. Ceux qui ont fait l'effort de lire l'oeuvre de Karl R. Popper savent bien ce que tout cela implique : cela implique qu'une théorie qui explique tout, en fait n'explique rien du tout. Ou, en d'autres termes, que la théorie de l'inconscient de Freud n'est même pas un gaz, elle n'est rien d'autre qu'un jeu de langue mouillée de salive hégélienne.L'internaute psychanalyste avec qui j'ai échangé quelques propos acerbes, m'a dit que je ferais mieux, notamment, de "feuilleter" Kant et Freud pendant les vacances d'été. On pourrait répondre à ce monsieur que, premièrement il ferait mieux de lire Popper avec attention, et, deuxièmement, que s'il pratiquait un "effeuillage" de la théorie de l'inconscient de Freud comme j'ai tenté de le faire, il se rendrait compte, que "le Roi est nu" !
Patrice VAN DEN REYSEN
Jacques Van Rillaer, dans le livre cité plus haut, IV° partie : "L'avenir des illusions" :
"Une pratique de bavardage"Tout récemment, dans le dernier numéro de la revue Ornicar (1979, 19 : 5s), le Président de l'Ecole freudienne de Paris (Jacques Lacan) déclarait :
"La psychanalyse est à prendre au sérieux, bien que ce ne soit pas une science. Comme l'a montré abondamment un nommé Karl Popper, ce n'est pas une science du tout, parce que c'est irréfutable. C'est une pratique, une pratique qui durera ce qu'elle durera.
C'est une pratique de bavardage.
Le mot bavardage implique quelque chose...Bavardage met la parole au rang de baver ou de postillonner. Il la réduit à la sorte d'éclaboussement qui en résulte.
Les mots font la chose, la chose freudienne, la crachose freudienne. Mais c'est justement à l'inadéquation des mots aux choses que nous avons à faire..."
(1) "D'une part, il est bien évident que chaque psychanalyste ne voit chez ses patients que ce qu'il veut bien y voir - des signifiants s'il est lacanien, des self defects s'il est kohutien, des traumas s'il est néoferenczien. Et d'autre part, les patients ne sont que trop heureux de confirmer mimétiquement les théories de leur analyste." (Mikkel Borch-Jacobsen. In : "Folies à plusieurs. De l'hystérie à la dépression." Edition : les emêcheurs de penser en rond. Le Seuil. Paris, mars 2002. Page : 315).
(2) A propos de ces fameuses rétrodictions de Freud : "(...) un événement x ne prend sens qu'au temps t2, une fois qu'il a été répété, ré-cité, intégré dans une séquence narrative. (...) La Grande Guerre (celle qu'on appelait la "der des ders") ne devient la Première Guerre mondiale qu'une fois déclarée la Seconde. De même, la pitoyable histoire d'Anna O. ne devient l'événement fondateur de la psychanalyse qu'une fois répétée et "confirmée" par celles d'Emmy von N. et de Cäcilie M., lesquelles à leur tour, etc. Au temps t1, il s'agit d'un ratage pur et simple, d'une histoire sans queue ni tête. Au temps t2, nous avons le début de la longue histoire de la psychanalyse, le modèle de toutes les cures analytiques à venir. La réplication par Freud de l'histoire qui lui avait été transmise par Breuer aura suffi à mettre en marche l'irrésistible machine autoconfirmatrice de la psychanalyse, chaque nouveau récit sur le divan venant renforcer rétroactivement le caractère paradigmatique du Premier Récit." (Mikkel Borch-Jacobsen. In : "Folies à plusieurs. De l'hystérie à la dépression." Edition : les emêcheurs de penser en rond. Le Seuil. Paris, mars 2002. Page : 232).