"Freud et Joshué : la suppression de la censure."



 
Chers internautes, voici, très gracieusement fourni par son auteur, sous le pseudonyme de "Forumm", un texte qui ravira les adorateurs de la cause freudienne.
A lire avec délectation et sans modération.
(Dans le texte "ICS" = inconscient, et "FRD" = Freud).


 
 
Nous arrivons au cœur de la technique psychanalytique.
Pour interpréter, le psy a besoin d'ICS. L'inconscient étant un "refoulé', il faut le défouler. Pour le défouler il faut "suspendre la censure" force refoulante
Tout client qui s'allonge pour la séance inaugurale, s'entend enjoindre l'ordre de suivre la "Règle fondamentale" de tout dire, parce que l'espace psycha est un espace de "non censure".
Chouette! Quelle aubaine ! Vous vous rendez compte ! La libération totale !
Hélas ! la censure n'est pas un planeur que l'on arrête ! Freud suspend la censure comme Josué arrêtait le soleil.
La censure se moque de l'ordre du psy. Elle traverse les murs du cabinet de Freud et continue son règne si bien qu'elle transforme Freud, le "suspenseur" de censure en un dévot de censure, en supercenseur, le censeur de l'omniprésent désir oedipien, le chien de garde de la censure oedipienne. Il n'a plus en tête que cette censure unique. Il se met à l'affût pour le dénicher dans les moindres propos du client.
Il renifle le moindre signe de sexualité oedipienne, comme le chien renifle la cocaïne dans les bagages à la douane. Il suspend si bien la censure qu'il a fini par la tabouiser, la sacraliser, la diviniser, en censure absolue. Il s'érige en prêtre de la censure oedipienne, ou plus précisément antioedipienne .
Voyons comment il "analyse".
La psycha se donne comme une recherche, une investigation. Mais quel besoin a-t-on encore de recherche ? Les jeux sont faits. Freud fait semblant de chercher, mais dans sa tête tout est déjà donné : Œdipe, oedipe, re-oedipe, partout oedipe…
Le client peut parler des jours, des semaines, des mois voire des années, la religion de Freud est faite, comme celle d'un certain juge au procès d'Outreau.
Freud considère le client comme un enfant qui dit des mots dont il ne saisit pas le sens, qui
annone un langage codé dont il n'a pas la clé que seul Freud possède
De temps en temps il fait " h'm !h'm !" pour faire croire qu'il écoute, mais il peut aussi bien faire son courrier ou rédiger un chapitre d'un futur bouquin que la situation resterait pareille.
Les paroles du client glissent sur Freud. Elles rentrent dans une oreille pour sortir de l'autre. Il paraît que dans certaines réunions confessionnelles, appelées charismatiques, il arrive que des fidèles se mettent à parler une langue étrangère qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes, tels les apôtres qui parlaient au jour de la Pentecôte, à la descente du Saint-Esprit. On appelle le phénomène la glossolalie. Il faut un médium, dépositaire d'une grâce de l'Esprit saint pour la traduire, l'interpréter. Freud se considère comme le medium qui traduit la langue codée de l'ICS dont lui seul possède la clé.
Mais le client ne tarde pas à s'apercevoir qu'il parle devant un mur. Dès que Freud sent qu'il y a risque de rupture, d'abandon, il se réveille et donne quelques souffles sur le feu du foyer qui risque de s'éteindre. Il fait miroiter de nouveau la menace et la promesse : " Si vous abandonnez la cure, vous conserverez votre névrose ou votre malaise existentiel, tandis qu'en poursuivant vous serez "guéri".
Le pauvre client mord de nouveau à l'hameçon. La confiance et l'espoir mis dans le publicitaire de génie qu'était Freud se raniment aussitôt. On est reparti pour une nouvelle étape.
 
 

Les premiers clients de Freud étaient, comme il le faisait observer, des désespérés, laissés pour compte par la neuropathologie de l'époque. Freud représentait la dernière chance, la dernière carte. En quittant Freud ils risquaient de ne savoir plus où s'adresser. Freud avait profité de la situation pour les recueillir, en faire ses cobayes et sa garde prétorienne.

Cette comédie du dialogue peut durer de la sorte indéfiniment. L'"homme aux rats ou aux loups" est resté en analyse, paraît-il, quarante ans, jusqu'à sa mort. L'histoire n'a rien d'absurde, ni d'invraisemblable. La technique de Freud comporte toutes les conditions de possibilité pour qu'elle en fût ainsi.
Tant que le but secret, le but non-dit, le but inavoué et inavouable ne sera pas atteint les séances pourront se prolonger.
Quel est ce but de Freud qui constitue le point noir, le point aveugle de la psychanalyse, qu'il est nécessaire d'analyser ?
Il nous fait croire que la psy vise à rendre conscient l'inconscient. Or il n'est pas nécessaire de passer beaucoup de séances pour faire le tour du soi-disant noyau de toute névrose et psychose: le complexe oedipien .
La compréhension, la conscientisation de ce complexe ne comporte aucune difficulté particulière. C'est la réalisation de la promesse du miracle, de la liquidation du complexe qui pose problème à Freud.
En proclamant urbi et orbi qu'il suffisait de prendre conscience du complexe nucléaire oedipien pour en être débarrassé, pour le catharsiser, à l'instar de la première analysée qu'est Anna O…il savait pertinemment qu'il n'en était rien dans la pratique.
Pour justifier ses échecs Freud sortait de sa manche un expédient : la résistance.
Si le miracle annoncé n'avait pas eu lieu
c'était la faute au client qui résistait.

Que veut insinuer Freud quand il parle de résistance à propos d'un client qui a compris l'ensemble du système freudien ?
L'inconscient oedipien n'a rien de compliqué. C'est vite fait de le démasquer, de l'expliquer. C'est un roman assez simple . Si le miracle promis de la catharsis n'était pas au rendez-vous, c'est parce qu'il ne s'agit pas de catharsis mais d'endoctrinement

Nous voici parvenus au cœur du cœur de la cure freudienne :
Freud exige, sans oser le dire, non pas une compréhension intellectuelle soi-disant catharsisant, qui dissipe l'"inconscient" mais autre chose très peu avouable. Il propose, impose et exige que le client, non seulement comprenne la soi-disant structure de son inconscient, au plan intellectuel, mais qu'il s'IDENTIFIE à l'oedipe, qu'il endosse le personnage Œdipe, qu'il se crève les yeux de honte comme Œdipe, qu'il se frappe la poitrine comme Œdipe, qu'il renonce à son désir sexuel, ses revendications, ses révoltes, etc…, tout ce qui le travaille et engendre son mal être, son malaise existentiel. Il faut qu'il se débarrasse de tout pensée personnelle, lave son cerveau, pour y implanter la révélation freudienne que son inconscient oedipien, dynamique, lancinant, invincible, incontournable, s'engage dans une impasse. Il faut qu'il en prenne son parti. Le seul parti qui reste: se soumettre à la loi antioedipienne, se reconnaître incestueux, parricide/matricide, s'en repentir, se couler dans cette loi cosmologique. La paix, le bonheur, l'apaisement se logent dans l'identification avec la censure antioedipienne.
Ainsi Freud se conduit comme un de ses illustres ancêtres, le prophète Nathan. On se rappelle le comportement de ce dernier. Envoyé par Yaweh pour annoncer à David le châtiment qui l'attendait après le crime commis contre le mari de Bethsabée, Nathan commence par raconter une histoire qui provoque l'ire du roi. Puis devant l'indignation de David, déchirant le masque , il se dresse, le désigne en s'écriant " c'est toi ce criminel !"
Pris au piège, David s'effondre et passe le reste de sa vie à implorer le pardon de Yaweh en se répandant en des psaumes interminables, merveilleux par ailleurs.
C'est une conversion que veut Freud, une "metanoïa", pas une simple information intellectuelle, annoncée comme cathartique. Ca c'est pour la publicité. ( mensongère ?)
Tant que le client ne s'est pas agenouillé pour se frapper la poitrine, comme Henri à Canossa, Freud continue ses "h'm! h'm! " jusqu'à l'usure. Il n'a rien à perdre, il peut attendre un an, deux ans, vingt ans, c'est pas lui qui paie !!!
C'est une des raisons pour laquelle les psy freudiens finissent tous par se révéler comme des sergents recruteurs, récupérateurs, réadaptateurs, normalisateurs. Ils se ressemblent et se rassemblent en meutes de chiens de garde de l'ordre établi, l'ordre dominant. La réalité finit par percer sous le vernis de leurs discours révolutionnaires.
Telle est la réalité de la suspension de la censure oedipienne. La censure est si peu suspendue, qu'elle a rendu Freud aliéné au point de se croire libérateur quand il travaillait pour elle.
 
 

Quittons le cabinet de Freud où l'air empesté nous suffoque pour nous détendre avec une bouffée d'air hilarant sous le ciel de l'épistémologie.
N'est-ce pas un spectacle euphorisant que de voir notre fondateur lancer un canular dont la mayonnaise s'est mise à prendre contre toute attente.
Entrons dans le système de Freud, non parce que nous le prenons pour vrai ni digne d'une valeur logique quelconque, mais pour en vérifier la cohérence, la "consistance", serrons le d'un peu plus près pour voir s'il "résiste".
Admettons l'hypothèse de Freud que l'inconscient soit un "refoulé". Admettons que ce refoulé soit dynamique, à l'instar des prisonniers maintenus dans sa caverne par Eole, que le refoulé ait la dynamique du vent qui ne cesse de vouloir s'échapper pour aller semer de la tempête etc…
La censure, l'Eole psychique, veille. Pour échapper à sa vigilance que fait le refoulé ? Il se travestit, il se camoufle, il se déguise et trompe le geôlier, répond l'imagination dévergondée de Freud.
Le refoulé s'échappe en lapsus, en acte manqué, en rêve, en mot d'esprit. Fort bien !
Tout cela semble cohérent. La cause du refoulé travesti, camouflé, masqué est donc la censure, la censure en tant que force refoulante.

S'il en était ainsi, l'annonce de la suspension de la censure devrait produire un soulagement pour le refoulé. Lui qui vivait tapi dans l'ombre comme un clandestin, perdu dans la foule, à l'annonce de la régularisation des sans papiers, il devrait jeter aux orties tous ses atours pour travesti, tout son appareil de camouflage.
Alors pour quelle raison continue-t-il à se camoufler et pourquoi diable a-t-il encore besoin d'un Freud , chien policier, pour le démasquer ?

En suspendant la censure, Freud n'a-t-il pas scié la branche sur laquelle il est assis ?
En voulant à la fois libérer un refoulé et le maintenir camouflé il est en pleine incohérence.
Freud montre qu'il ne raisonne pas sur les choses, mais sur les mots. Il se paie de mots. Il prend ses métaphores, ses allégories pour des réalités. Comme Josué qui arrêtait le soleil n'a arrêté que le soleil dans sa tête.
Freud a besoin de deux choses contradictoires. Il les pose au prix d'une incohérence logique dont il était inconscient.
Pour avoir de la matière à interpréter, il a besoin des refoulés-libérés. Mais il ne sait pas, car les mots ne le lui font pas savoir, qu'en libérant le refoulé, du coup il le dévoile, le démasque, le décamoufle et se rend inutile, superfétatoire .
Alors il maintient un libéré-camouflé pour pouvoir continuer à exercer son art de renifleur des contrebandes. Il veut à la fois le beurre et l'argent du beurre. Il veut avoir des régularisés mais clandestins.
Quel génie que ce FRD ! Il s'est fabriqué un ICS sur mesure qu'il localise, enferme une fois pour toutes dans les associations comme pour une garde à vue, à sa disposition. Il envoie le client extraire ICS pour l'amener devant lui afin qu'il puisse l'incriminer de crime oedipien. Il se réserve un travail de tout repos, le travail noble du juge d'instruction, et charge le client d'accomplir la basse besogne. Sacré Freud !
Si vous voulez guérir du "Malaise de la civilisation" convertissez vous au dogme de l'Œdipe , et si vous voulez gagner votre vie faites vous missionnaire de ce culte, ça paie très bien.
 
 


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